vendredi 24 avril 2009

WIKIMINI

Wikimini : l'Encyclopédie pour les enfants, écrite par les enfants


Nous avions évoqué l'encyclopédie Vikidia, destinée aux enfants de 8 à 13 ans (notre actualité du 8 avril). Voici cette fois Wikimini un projet pédagogique encore plus actif puisqu'il ambitionne de faire rédiger l'encyclopédie par les enfants eux-mêmes, éventuellement encadrés par des adultes, d'où un "coin des enseignants" sur ce site.

Voici un extrait de la présentation du site :
"Wikimini est une encyclopédie pour enfants dont les articles sont rédigés par des auteurs de 8 à 13 ans environ. Fondées sur la technologie wiki, toutes les pages de l'encyclopédie peuvent librement être complétées et améliorées par leurs lecteurs, pour autant qu'ils se soient identifiés.
Les jeunes du monde entier s'y rencontrent, partagent un peu de leur science et de leur culture, et construisent, ensemble, une encyclopédie libre et gratuite à laquelle chacun peut participer.
Les plus grands peuvent aussi, à leur manière, s'impliquer spontanément dans le projet en relisant, corrigeant, voire en complétant, dans une moindre mesure, les contributions de leurs cadets.
Wikimini constitue bien sûr une source d'information intéressante et adaptée aux plus jeunes lecteurs. Mais l'intérêt du site réside surtout et avant tout dans la participation active des enfants à sa construction. Par ailleurs, l'utilisation de Wikimini ne nécessite aucun apprentissage particulier. Toutes ses fonctionnalités ont été simplifiées pour être accessibles aux enfants dès huit ans !
Wikimini, enfin, est un projet à but non lucratif, apolitique et non confessionnel, gratuit et n'affichant aucune publicité.
"

Graphiquement et quant à sa présentation, le site sort des wikis habituels, et on ne peut que saluer le travail graphique, les images mappées et cliquables en tête de chaque grande rubrique du site, le pointeur de la souris original, etc.

Accéder à Wikimini : http://fr.wikimini.org

mardi 21 avril 2009

Créer, aménager, restructurer un CDI

Depuis maintenant deux ans, le CRDP Poitou-Charentes (et plus précisément le CDDP de Charente-Maritime) a développé une mission d’expertise - conseil pour les CDI en collaboration avec l’Inspection Etablissements et Vie Scolaire du Rectorat de Poitiers.
Un constat de départ a présidé à cette initiative : lors de visites d’établissements, l’inspection établissements et vie scolaire a été amenée à constater que certains CDI mériteraient un réaménagement. Le plus souvent le professeur documentaliste et l’équipe de direction avaient une conscience claire de cette nécessité mais éprouvaient de la peine à mobiliser une équipe et les outils d’analyse pour penser l’aménagement ou la restructuration du CDI.
De plus, les équipes faisaient état d’une technicité de l’analyse dont ils avaient le sentiment de n’avoir pas la maîtrise.

Un regard expert extérieur en appui

Lors de discussions avec les acteurs du CDDP, l’idée a germé que les compétences expertes qui existaient en son sein pourraient être apportées aux établissements par un regard croisé sur des éléments objectifs pour améliorer le fonctionnement d’un CDI et servir d’appui à un réaménagement fonctionnel, une extension ou une construction nouvelle. Il en a découlé la définition des contours de la « mission » :

Un objectif triple

  • Permettre à l’enseignant documentaliste et à l’établissement une vraie mise à distance en profitant d’un regard extérieur et professionnel pour l’analyse fonctionnelle de leur CDI.
  • Leur assurer conseils et accompagnement dans la durée.
  • Assister la collectivité territoriale dans les demandes d’aménagement en proposant une étude « labellisée ». Il s’agit en effet d’apporter une garantie à la fois institutionnelle et professionnelle.

A ce stade de la réflexion il s’agissait de définir des modalités d’action et un protocole respectueux des prérogatives de l’établissement dans le cadre de son autonomie. Une réflexion préalable sur la méthodologie d’approche a été menée conjointement avec l’Inspecteur Pédagogique Régional Etablissements et Vie scolaire. Un principe majeur a été retenu, celui d’un protocole d’intervention et de la réflexion commune et partagée.

Un protocole d’intervention aboutissant sur une réflexion commune et
partagée

La mise en place d’un protocole d’intervention très formalisé a donc été élaborée. Ce protocole dispose :

  • préalablement à toute intervention, une demande écrite du chef d’établissement doit être adressée au directeur du CDDP 17
  • Une première rencontre doit permettre la présentation de la méthodologie proposée
  • La réalisation d’un diagnostic partagé, élaboré lors d’au moins trois rencontres,
    avec l’équipe du CDDP et avec la participation des documentalistes, du chef d’établissement et de tous les acteurs impliqués. Le souci de la transparence préside à l’ensemble de ces réunions de travail.
  • L’information régulière de l’IA IPR qui apporte son expertise pédagogique et joue un rôle de médiation.
  • La signature par les différents partenaires des différents rapports d’étape du diagnostic

A la suite de ces premières phases sont proposées :

  • des préconisations et des suggestions d’accompagnement par le CDDP sur le
    fonctionnement du CDI. Celles-ci peuvent être assorties de différentes propositions de plans d’aménagement avec implantation de mobilier.
  • ces suggestions, peuvent être (ou sont) présentées au responsable des bâtiments du Conseil Général lorsque un projet d’extension ou de construction est envisagé.

Lorsqu’un accord est intervenu, le CDDP propose un suivi et un accompagnement pour la mise en oeuvre des préconisations retenues. S’il est bien entendu que le choix des fournisseurs, des mobiliers, des peintures n’entrent pas dans la mission du CDDP, il n’empêche que l’analyse menée et les préconisations qui en ont découlé peuvent induire, en la matière, un certain nombre de critères objectifs.
Tout au long de la procédure le souci du partage de la démarche est constant, il s’articule sur une phase centrale et essentielle, le diagnostic partagé.

Le diagnostic partagé

Il s’agit d’un relevé le plus exhaustif possible sur le fonctionnement global du CDI tant du point de vue technique, matériel que pédagogique.
Il s’établit progressivement au fur et à mesure des visites en privilégiant le dialogue avec les enseignants-documentalistes en poste.

Il comprend différents pôles identifiés :

  • Les éléments généraux de l’établissement
  • L’analyse de l’espace CDI
  • L’environnement technique au CDI
  • Les éléments de la politique documentaire avec l’analyse du fonctionnement du CDI et de sa place dans l’établissement.

Des ajouts, modifications au tableau de base sont apportés en fonction de chaque demande.

Les modalités d’intervention concrètes du CDDP 17

Interventions de quatre personnes :

  • Le directeur : lors du premier rendez-vous, il explicite la méthodologie de travail, puis participe à la présentation des suggestions et plans.
  • Le responsable de la médiathèque du CDDP : il participe aux entretiens du diagnostic, il réalise les analyses statistiques de la base et fournit les équations de recherche utilisées.
  • Le responsable informatique : il analyse les éléments de l’environnement technique du CDI, éventuellement plus généralement de l’établissement.
  • La responsable de l’ingénierie documentaire : elle organise, participe et suit tout le déroulé du travail. Elle réalise les synthèses et propose les suggestions en termes de conseils pour un meilleur fonctionnement et/ou de plans de d’aménagements ou de réaménagements.

Participation de l’Inspecteur pédagogique régional

Depuis 2006, cinq collèges et trois lycées ont fait ou font actuellement l’objet d’une telle démarche en Charente-Maritime.
Différents cas de figure se sont présentés : du tuilage des documentalistes sur des projets de réaménagements lors de départs en retraite, à des demandes formulées conjointement par la documentaliste et le chef d’établissement pour des améliorations de fonctionnement, jusqu’à l’appel du responsable des bâtiments au Conseil général de la Charente-Maritime pour un projet de construction d’un CDI ex nihilo.
Dans tous les cas l’IPR participe au dispositif soit en initiant la procédure dès son début dans une fonction « d’alerte », soit encore en suivant les différentes phases en dialogue permanent, soit enfin en procédant aux nécessaires médiations entre les différents acteurs.

Un exemple : Le réaménagement du CDI du collège Fromentin à La Rochelle

Cette intervention a été menée sur l’initiative de l’IPR qui formulait, après analyse, la nécessité d’un réaménagement en profondeur du CDI.
Le collège Fromentin est un collège de centre ville, avec des bâtiments anciens en pierre de taille, sans extension possible.
Le diagnostic a été réalisé avec la collaboration active de la principale, des deux
documentalistes (une en CPA et l’autre effectuant le complément de service).
Deux propositions de plans ont été présentées, la seconde a été choisie.

Plan 2 retenu
Plan 2 retenu

CDI vu de l’entrée Impression vieillotte, étagères surchargées, hautes, instables, sacs à terre dans l’entrée.
CDI vu de l’entrée Impression vieillotte, étagères surchargées, hautes, instables, sacs à terre dans l’entrée.
CDI vu de l’entrée réaménagée avec étagères de rangement pour les sacs des élèves –Sols et murs refaits. Fonds documentaire désherbé.
CDI vu de l’entrée réaménagée avec étagères de rangement pour les sacs des élèves –Sols et murs refaits. Fonds documentaire désherbé.
Postes informatiques et étagères en épis.
Postes informatiques et étagères en épis.
Etagères moins hautes, sécurisées. Mobilier renouvelé.
Etagères moins hautes, sécurisées. Mobilier renouvelé.

Avant : Février 2006 Après : Avril 2008

CONCLUSION

En l’état actuel de l’expérimentation il est possible de noter l’intérêt de la démarche et en particulier les vertus du diagnostic partagé qui s’appuie sur une véritable photographie du CDI, tant concernant les éléments physiques, que s’agissant d’une analyse fine des indicateurs statistiques fournis par la base documentaire grâce à l’utilisation experte de BCDI, tous éléments étant pondérés par l’histoire de chaque CDI.
Le CDDP apporte un regard extérieur, tant sur le plan technique que d’ingénierie
documentaire. L’IPR Etablissements et Vie scolaire est tenu informé et apporte les compléments qu’il souhaite en matière pédagogique. Ainsi, l’articulation entre la perspective pédagogique et les contraintes techniques et expertes est-elle effective et productive de bien pour l’établissement et sa stratégie documentaire globale.
Cette démarche « expérimentale » laisse entrevoir des extensions possibles :
Bien que la méthodologie n’ait pas été élaborée pour cela, les équations de
recherche utilisées pour l’analyse du fonds et qui ont été portées à la connaissance d’un réseau professionnel des documentalistes, peuvent permettre aux documentalistes d’interroger leurs pratiques.
Par ailleurs, une transposition de l’approche semble envisageable vers d’autres types d’établissements d’enseignement ou de formation.
Enfin, les différentes entrées d’analyse permettent d’établir des repères statistiques croisés sur plusieurs fonds documentaires de collèges et de lycées et la diversité d’approche des établissements en matière info documentaire. Ces informations agrégées peuvent permettre une réflexion sur des éléments de politique documentaire académique.

Construire une classification ou une taxonomie d'entreprise

213-08 - Construire une classification ou une taxonomie d'entreprise

Public concerné : Professionnels de l'information
Professionnels amenés à concevoir ou à faire évoluer un schéma de classification, un plan de classement ou une taxonomie d'entreprise Pré-requisPosséder des connaissances de base sur les langages documentaires et le traitement documentaire de l'information

Objectifs

- Structurer l'information en fonction des usages et des publics visés
- Construire un cadre de classement efficace pour retrouver les documents internes de l'entreprise
- Faciliter l'accès à l'information contenue sur un site Internet ou intranet

Méthode

Chaque point fait l'objet d'un exposé, d'une discussion autour d'exemples concrets et d'exercices pratiques. L'application à la création d'un cadre de classement est réalisée en groupes de 2 ou 3 personnes

Programme

Approfondissement des notions de base relatives aux classifications et taxonomies
- Finalités des systèmes de classification
- Typologie et caractéristiques formelles
- Usages pour l'accès à l'information
- Approches en classification automatique

Méthodes de création d'une taxonomie d'entreprise
- Organisation et étapes d'un projet de conception
- Spécification de l'architecture du schéma
- Méthodes d'identification des catégories
- Modes d'organisation des catégories
- Bases de notation
- Documentation
- Evolution du schéma

Application
Création d'un cadre de classement à partir d'un corpus de documents

comment construire un thésaurus

méthode

construire un thesaurus

danièle degez
archimag - mars 2009

Outil documentaire par excellence, le thesaurus, s’il est souvent importé, doit parfois être construit ex nihilo. Il convient alors de respecter scrupuleusement un certain nombre de règles et de bonnes pratiques que détaille pour Archimag l’une de ses spécialistes les plus reconnues [Ancienne présidente de l'ADBS et co-auteure de "Thésauroglossaire des langages documentaires" (ADBS, 2001), elle participe aux travaux de mise à jour des normes Iso sur le thesaurus]

1 - le cahier des charges

Un thesaurus sera d’autant mieux construit qu’il sera préparé par la rédaction d’un cahier des charges avec les informations suivantes :

  • Les types et le nombre de documents à indexer : livres, articles de revues, images fixes ou animées, rapports internes, catalogues
  • Les domaines à couvrir : spécifique ou encyclopédique, ancien ou nouveau.
  • Les types d’utilisateurs et leurs besoins. Les questions le plus souvent posées : précises ou larges, par des professionnels de l’infodoc ou par des usagers peu habitués à naviguer dans un thesaurus…L’usage d’internet rend plus difficile la connaissance de l’utilisateur final dans le cas des services en ligne.
  • Les objectifs : Ged, veille, knowledge management.
  • Les logiciels prévus : permettent-ils une navigation facile dans le thesaurus.
  • Les ressources disponibles – budgétaires, humaines…

Plus le cahier des charges sera précis, mieux le thesaurus sera ciblé. En cette première étape, il est également important de collecter tous les documents utiles : glossaires, plans de classement et thesaurus de domaines proches ou précédemment élaborés, normes Afnor et Iso.

2 - collecte et normalisation

Il s’agit de collecter les termes par extraction d’un échantillon de concepts des documents et des questions des utilisateurs. C’est la méthode analytique ; elle permet de coller à la réalité du service concerné, en prenant en compte tant la terminologie des documents que celle des utilisateurs. Le thesaurus doit être un outil pour la recherche des informations et pas seulement pour l’indexation. La méthode synthétique consiste à collecter les concepts à partir de sources de références : dictionnaires, index d’ouvrages, thesaurus voisins. Elle permet de collecter un vocabulaire plus large mais risque de ne pas être le reflet des termes réellement utiles. Les deux méthodes sont généralement appliquées simultanément. La collecte doit être large. Il est préférable d’avoir à supprimer des mots ensuite plutôtque d’avoir à en rechercher. Cette étape constitue la base des travaux suivants. Les termes relevés sont de deux types : noms communs, noms propres. Ils doivent être traités séparément mais en respectant une normalisation définie à l’avance. Pour les noms communs :

  • Ce doit être des substantifs masculins singuliers, sauf exceptions. Parfois le terme au pluriel a un sens différent de celui au singulier – par exemple, échec et échecs, mémoire et mémoires.
  • Les mots sont écrits dans le sens normal de la langue et avec les articles à l’intérieur pour éviter les ambiguïtés – par exemple, droit de la formation et droit à la formation.
  • Les vocables peuvent être des unitermes ou des mots composés. L’écriture des mots composés doit être normalisée selon les mêmes règles : avec blanc, tiret ou collés, par exemple vidéocommunication, allocation logement ou hand-ball.
  • L’écriture des sigles doit être surveillée: sans blanc ni point entre les lettres –par exemple, TAO, Ged…
  • Les homographes (mots de sens différents avec la même orthographe) doivent être repérés et précisés – par exemple, avocat (fruit ou profession), kiwi (fruit ou animal).

Concernant les noms propres :

  • Ils sont de plusieurs types : noms de personnes physiques ou morales, termes géographiques, noms de produits divers… Même s’ils sont généralement gérés à part, ils doivent être contrôlés et normalisés car il existe des homographes et des variantes orthographiques.

3 - hiérarchisation et relations sémantiques

  • La relation hiérarchique exprime un rapport de subordination entre les notions. Elle facilite la navigation verticale, du terme le plus général aux termes les plus spécifiques. Il existe plusieurs types de relations hiérarchiques génériques, partitives, organisation par thèmes ou facettes. Les termes sont regroupés par champs sémantiques d’environ 50 mots, eux-mêmes hiérarchisés. Cette opération ne peut être réalisée qu’après la normalisation.
  • La relation d’équivalence relie les synonymes et quasisynonymes – par exemple, automobile et voiture, séisme et tremblement de terre. L’un des deux termes, accepté à l’indexation et à la recherche, s’appelle «descripteur », ses équivalents, les « non-descripteurs ».
  • La relation associative, ou relation de voisinage, indique des analogies entre des notions ayant une proximité sémantique mais qui ne sont pas liées par des relations de hiérarchie ou d’équivalence –par exemple, pétrole et pollution.

Les sigles reliant toutes ces relations sémantiques sont normalisées – norme Afnor Z47.100 : EM et EP (employer et employé pour) pour l’équivalence, TG et TS (terme générique et spécifique) pour la hiérarchie, TA (terme associé) pour le voisinage.Les termes d’un thesaurus doivent avoir une signification sans ambiguïté, certains peuvent recevoir une courte définition dans une « note d’application » ou « d’explication». Le terme est suivi du sigle NA. Il existe parfois une note historique expliquant l’évolution d’un concept. La présentation de l’ensemble des termes du thesaurus peut varier mais, généralement, on trouve :

  • La liste alphabétique « structurée » comprenant l’ensemble des termes classés en ordre alphabétique avec toutes leurs relations.
  • La présentation hiérarchique, exprimée par le décalage des termes.
  • L’index permuté dans lequel les termes composés sont présentés dans l’ordre alphabétique de chacune de leurs parties composantes.
  • Les listes annexes, qui regroupent les noms propres, classés en ordre alphabétique, avec leurs équivalents, les termes géographiques, organisés, comme les noms communs, en listes alphabétiques et regroupements hiérarchiques.

4 - tests et validation finale

Il est essentiel de procéder à des tests avant d’utiliser quotidiennement son thesaurus; des tests d’indexation permettront de valider le choix des termes, de vérifier que tous les homographes ont été contrôlés, que tous les synonymes ont été regroupés… On procède à un choix représentatif de documents, qui sont alors indexés, on vérifie la pertinence des termes choisis, on repère des notions utiles qui auraient pu être oubliées au moment de la collecte. Pour vérifier la qualité du travail réalisé, il peut être intéressant de contacter de futurs utilisateurs afin qu’ils donnent leur avis sur les termes retenus, proposent des définitions, apportent leur connaissance du langage de l’organisme intéressé. À ce stade, il faut rester vigilant. Chacun voit le thesaurus en fonction de ses propres besoins en ignorant ceux du voisin.
Il est utile d’effectuer les tests assez tôt, dès que la collecte et la normalisation sont terminées, avant la hiérarchisation définitive, toujours source de contestations. Dans le cas de construction d’un thesaurus pour un réseau de centres, il est important d’organiser des réunions d’information, en particulier auprès de ceux qui devront l’utiliser : indexeurs et utilisateurs. Un comité d’experts peut être désigné afin de valider les choix.

5 - mise à jour et maintenance

Le thesaurus terminé doit faire l’objet d’une surveillance régulière. Il devient vite obsolète s’il n’est pas mis à jour régulièrement avec l’examen des « candidats descripteurs » : les termes nouveaux proposés par les indexeurs et les utilisateurs. Il est recommandé de nommer un administrateur du thesaurus : il étudiera les termes proposés avant de les intégrer, moyen d’éviter les risques de laisser à chacun la possibilité d’intervenir en ajoutant ou modifiant des descripteurs. La conséquence en est généralement la destruction de tout le travail déjà réalisé! La mise à jour consiste à vérifier, pour chaque candidat descripteur s’il n’existe pas déjà dans le thesaurus sous forme d’équivalent, si le terme proposé offre un intérêt permanent et n’est pas un phénomène de mode, si son introduction ou sa suppression ne risque pas d’avoir des conséquences sur des descripteurs existants, par exemple en amenant un homographe… Si le terme est accepté, il doit être introduit avec précautions – emplacement dans une hiérarchie, création des relations associatives. Il est également important de considérer les conséquences des modifications sur les notices déjà indexées. La maintenance du vocabulaire nécessite l’analyse récurrente des descripteurs utilisés afin de suivre l’évolution des domaines et des besoins des utilisateurs. Des statistiques périodiques sont souhaitables afin de vérifier si un terme est employé trop souvent, tels les termes très généraux. Si un terme est utilisé rarement, il peut être transformé en équivalent. Avant de le supprimer ou de le transformer, il faut vérifier s’il ne fait pas partie de l’ossature du thésaurus. C’est le cas si ce descripteur est un terme générique.

6 - l’art et le plaisir

Internet n’a pas supprimé l’intérêt pour les thesaurus. Ils sont, d’ailleurs, très nombreux sur le web. Les ressources terminologiques se sont multipliées, ce qui peut faciliter mais aussi compliquer le travail des constructeurs de thesaurus. Il ne faut pas oublier qu’un thésaurus métier doit refléter le langage et la culture de l’organisme qui l’a commandé. Il existe, dans la réalité, des néologismes propres à un groupe d’utilisateurs et des acceptions de termes non prévues dans les dictionnaires et glossaires. Tout l’art, – et le plaisir – du constructeur de thesaurus est justement de les repérer et de faire de cet outil linguistique un vecteur de communication.